Royale Belge : défis de rénovation
Construits dans les années ‘60 par les célèbres architectes P. Dufau (Paris) et R. Stapels (Bruxelles), les anciens bureaux de la Royale Belge constituent, à l’heure actuelle, un bâtiment iconique de la ville de Bruxelles. Cinquante ans après leur inauguration (mars 1970), une rénovation s’imposait. La volonté des autorités bruxelloises, du maître d’ouvrage Souverain 25 et de l’ensemble d’architectes étant de magnifier la valeur patrimoniale du bâtiment, la rénovation s’effectuera à l’identique. Deux singularités, contribuant au caractère emblématique du bâtiment, constituent des défis pour l’équipe en charge du projet : l’acier Corten des façades et les vitrages aux teintes cuivrées (Glaverbel, Stopray Gold).
Le bâtiment de la Royale Belge a la particularité de posséder une structure porteuse apparente. Cet exosquelette, ainsi que la majorité des finitions de la façade, sont réalisés en acier Corten. Ce matériau, développé et breveté en 1932 par une société américaine, est un acier dit « auto-patiné à corrosion superficielle provoquée ». L'oxydation de l'acier Corten se réalise naturellement en +/- six mois, puis se stabilise dans le temps. Cette enveloppe de rouille superficielle protégeant naturellement le métal lui confère une excellente résistance aux intempéries ; aucun traitement supplémentaire n’est nécessaire. Pour la Royale Belge, si la structure porteuse ne nécessite aucune intervention, les tôles de finitions et châssis devront quant à eux être remplacés. Durant six mois, nous pourrons donc observer ces nouvelles pièces en acier Corten rouiller progressivement, aux côtés de celles originelles. Afin de garantir une parfaite rénovation, nous avons étudié la manière avec laquelle les autres matériaux de façade allaient réagir durant cette période d’oxydation. La société Kyotec Group chargée de la rénovation de la façade a donc réalisé des tests sur le toit de leurs bureaux à Bruxelles, afin d’observer le déroulement du processus.
Les vitrages particuliers aux teintes cuivrées ont été choisis, à l’époque de la conception du bâtiment, en raison de leur caractéristique de protection solaire. Si cette teinte a fait le charme de la façade extérieure, la transmission lumineuse à l’intérieur était relativement faible et la coloration de la vision vers l’extérieur ne correspond plus aux attentes actuelles. L’ensemble des vitrages va donc être remplacé à l’identique vu de l’extérieur tout en offrant une coloration neutre vue de l’intérieur. Cette prouesse technique a été réalisée sur mesure par la société AGC.
Le permis d’urbanisme ayant été délivré début août, le chantier a débuté début septembre.
Réalisation:
KYOTEC GROUP, façadier
AGC + POLYPANE, vitrage
ARCELOR MITTAL, fabricant de l'acier Corten
CIT Blaton, entreprise générale